Pathologie des glandes salivaires
Les glandes salivaires sécrètent la salive. On distingue:
– les glandes salivaires principales, au nombre de six : deux glandes parotides, deux glandes sous-mandibulaires, deux glandes sub-linguales.
– les glandes salivaires accessoires, disséminées sur l’ensemble de la surface muqueuse de la cavité buccale, et qui sont responsables d’environ la moitié de la sécrétion salivaire.
La pathologie des glandes salivaires est scindée en deux chapitres :
La pathologie lithiasique
Des lithiases (ou calculs) peuvent se former et se coincer dans la glande ou le canal salivaire parotidien (canal de Sténon) ou sous-mandibulaire (canal de Wharton). Ils sont responsables d’accidents mécaniques :
– hernie salivaire : tuméfaction pré-auriculaire (parotide) ou sous- mandibulaire, non douloureuse mais responsable d’une sensation désagréable de tension, qui apparaît pendant les repas et disparaît quelque temps après, parfois dans un flux de salive.
– colique salivaire : même symptômes, mais cette fois-ci la tuméfaction est douloureuse.
Le traitement de la crise associe des antalgiques, des anti-inflammatoires, des anti-spasmodiques et des sialogogues (qui favorisent la sécrétion salivaire), associés à une bonne hydratation.
Le calcul peut être responsable d’un accident infectieux du canal salivaire ou de la glande (parotidite ou subandibulite) : cette fois-ci la tuméfaction est constante, inflammatoire, douloureuse, s’accompagne de fièvre et d’une sécrétion purulente aux orifices de sortie des canaux salivaires. Cet épisode infectieux se règle généralement sous traitement antibiotique.
Une fois l’épisode critique réglé par un traitement médical bien entrepris, il convient d’analyser radiologiquement les calculs en place par un scanner, puis d’envisager leur retrait.
Différentes solutions thérapeutiques sont possibles, sous anesthésie locale ou générale, en fonction de la taille et de la localisation des calculs :
– taille endobuccale du canal salivaire : si le calcul est proche de l’orifice de sortie du canal salivaire et accessible à une chirurgie endobuccale.
– sialendoscopie : l’insertion d’un endoscope dans le canal salivaire permet le diagnostic visuel du blocage, car quelques calculs sont radiotransparents, c’est à dire qu’ils ne se voient pas au scanner. Parfois le blocage n’est pas du à des calculs, mais à une sténose du canal. La sialendoscopie permet de retirer de façon atraumatique des calculs de petite taille.
– exérèse chirurgicale de la glande salivaire (parotidectomie – submandibulectomie) : pour des calculs multiples ou de grande taille logés dans la glande, même si le développement des techniques sialendoscopiques, dans les limites de leurs possibilités, diminue la fréquence des indications.
Pour la parotidectomie comme pour la submandibulectomie, l’incision cutanée est dissimulée, presque invisible, respectivement devant l’oreille (voie de lifting) et sous le rebord mandibulaire.
Même s’ils sont exceptionnels, les risques opératoires résident essentiellement dans la dissection de la glande par rapport aux nerfs de voisinage : le nerf facial pour la parotide, le nerf lingual, le nerf hypoglosse, et le rameau mentonnier du nerf facial pour la glande sous-mandibulaire. Quand elles existent, les atteintes nerveuses sont généralement transitoires, car dues à un étirement.
Après parotidectomie, des atteintes vasomotrices sont possibles (Syndrome de Frey : sudation de la joue pendant les repas). Elles se traitent par des injections de toxine botulinique.
La pathologie tumorale
Il s’agit la plupart du temps de tumeurs bénignes, même si dans de rares cas des tumeurs malignes se développent au niveau des glandes salivaires principales ou accessoires. Le diagnostic est clinique, radiologique et anatomopathologique. Le traitement, généralement chirurgical, est discuté au cas par cas.
Les kystes salivaires des glandes salivaires accessoires sont retirés chirurgicalement de façon très simple sous anesthésie locale.
Les kystes salivaires sont parfois aux dépends des glandes salivaires principales, notamment de la glande sublinguale : on parle alors de mucocèle sublinguale, ranula ou grenouillette, qui nécessite une chirurgie simple de retrait du kyste et de la glande, par une courte incision endobuccale au niveau du plancher buccal.